Un plan de la Commission Européenne pour accélérer l’installation de bornes de recharge
31 janvier 2013 - 3 minutes de lecture
La Commission Européenne a décidé d’augmenter considérablement le nombre d’infrastructures de recharge pour voitures électriques et voitures hybrides rechargeables dans tous les pays membres de l’UE d’ici à 2020.
Bruxelles souhaite en effet que les Etats européens soient moins dépendants du pétrole et réduisent leur empreinte carbone. Le but est ainsi d’encourager le développement de l’automobile propre, y compris bien sûr l’automobile électrique. Pour ce faire, il s’agit de briser un cercle vicieux : aujourd’hui, peu d’infrastructures de recharge sont installées à cause du faible nombre de véhicules électriques en circulation. Mais les consommateurs, de leur côté, sont réticents à acheter des voitures électriques surtout à cause du manque d’infrastructures de recharge et de leur prix trop élevé. Cependant, le prix est dû à une faible demande…
On dénombrait moins de 12 000 points de recharge publics dans l’ensemble des pays de l’Union Européenne en 2011. D’ici à 2020, la Commission souhaite qu’il y en ait plus de 800 000. En comptant les installations privées, le chiffre serait de 8 millions. Pour atteindre cet objectif, la Commission a instauré un nombre minimum de points de charge à installer avant 2020 dans chaque Etat membre. Le premier pays est l’Allemagne, avec 150 000 unités à installer. L’Italie et le Royaume-Uni suivent avec respectivement 125 000 et 122 000 installations de recharge à mettre en place. La France est 4e avec 97 000 unités à installer. Cependant ce chiffre est largement inférieur à celui qui a été fixé par le gouvernement français dans le « Livret Vert ». Celui-ci stipule en effet que le pays s’équiperait de 400 000 bornes de recharge. La France fait d’ailleurs figure de leader européen dans ce domaine, le gouvernement ayant consacré 450 millions d’euros aux infrastructures de recharge. En Europe, si des pays comme la France, l’Allemagne ou les Pays-Bas sont déjà équipés en bornes de recharge (avec entre 1600 et 2000 unités pour chacun de ces pays), d’autres comme la Suède n’en possèdaient encore aucune en 2011.
En plus d’une augmentation du nombre de bornes de recharge, la Commission Européenne a également décidé de mettre en place une standardisation des bornes pour tous les constructeurs, tous les fournisseurs d’appareils électriques et tous les pays. Les possesseurs d’automobiles électriques pourront ainsi circuler sans soucis en Europe. Le choix de la Commission Européenne s’est porté sur les prises de « type 2 » qui sont fournies par l’allemand Mennekes. La décision a fait débat, notamment parce qu’elle a été prise au détriment des fournisseurs français Schneider, Legrand et Scame (regroupés dans l’EV Plug Alliance) qui proposent la prise de « type 3 ». Elle aura en outre des conséquences négatives pour plusieurs entreprises françaises, telles que le service d’auto-partage Autolib’ qui devra remplacer ses 3 700 bornes et 1 800 voitures déjà fonction, ce qui s’avérera très coûteux.
Une telle standardisation a déjà été mise en place en Chine, qui prévoit également un fort développement de l’automobile électrique au cours de la prochaine décennie. C’est également le cas aux Etats-Unis, et Bruxelles souhaite que l’Europe ne soit pas en reste. Siim Kallas, vice-président de la Commission Européenne, a ainsi déclaré : « D’ici à 2020, le nombre de véhicules électriques en circulation en Chine et aux Etats-Unis devrait atteindre plus de 6 millions au total, selon les projections de ces deux pays. C’est pour l’Europe une excellente occasion de se positionner solidement sur un marché mondial en plein essor ».
Ce projet d’installation de bornes de recharge en Europe devrait coûter au total 8 milliards d’euros. La Commission espère que des investisseurs et entreprises privées participeront à cet investissement.
Par ailleurs, des objectifs similaires ont été fixés pour d’autres énergies non polluantes telles que l’hydrogène, le GNC et les biocarburants.
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