Le véhicule hybride rechargeable est-il vraiment écologique ?
12 novembre 2020 - 5 minutes de lecture
Avec une progression de 368% en Europe au troisième trimestre 2020, la voiture hybride rechargeable a le vent en poupe. Le renforcement des aides de l’État durant la crise sanitaire a permis à l’hybride branchée de conquérir des parts de marché. Cependant, si elle promet une réduction importante des émissions de CO2, le comportement des conducteurs peut facilement effacer ses bénéfices. Rétablissons quelques fausses idées sur l’hybride rechargeable et voyons comment l’utiliser de manière optimale.
Le véhicule hybride et hybride rechargeable, c’est pareil
Faux. Les deux motorisations sont souvent confondues à tort. Mais alors, quelle est la différence entre un véhicule hybride et hybride rechargeable ?
Qu’est-ce qu’une voiture hybride ?
Une voiture hybride, ou HEV, possède un moteur thermique et un moteur électrique ainsi qu’une petite batterie. Celle-ci se recharge en roulant, majoritairement grâce au moteur thermique mais également grâce à l’énergie cinétique récupérée durant les phases de décélération et de freinage. Il n’y a donc pas à se soucier de la recharge. Le véhicule ne peut cependant rouler que quelques kilomètres en tout électrique.
Lorsque l’on roule en hybride, il est donc particulièrement judicieux d’adopter l’éco-conduite pour régénérer la batterie plus vite, plus souvent et ainsi baisser davantage les émissions de CO2.
Qu’est-ce qu’une voiture hybride rechargeable ?
De son côté, l’hybride rechargeable, ou PHEV, possède également deux moteurs ainsi qu’une batterie, cette fois-ci bien plus grande. Cette dernière permet de parcourir jusqu’à 60 kilomètres en tout électrique.
En ce qui concerne la recharge, la batterie récupère également de l’énergie en roulant mais peut surtout être branchée au réseau électrique. Ainsi, pour poursuivre la conduite zéro-émission, le véhicule peut se charger sur une prise domestique, sur une wallbox ou encore sur une borne publique.
Rouler en hybride rechargeable pollue moins
En théorie, oui. À l’usage, pas toujours. L’impact écologique d’un véhicule hybride rechargeable n’est positif que si les conducteurs jouent le jeu de la recharge. Acquérir un PHEV et délaisser la recharge revient à rouler en hybride non-rechargeable.
De plus, un véhicule hybride rechargeable en mode thermique peut consommer davantage qu’un véhicule thermique, de par ses composants plus nombreux et donc plus lourds.
Un récent rapport de l’ONG International Council on Clean Transportation dénonce le mauvais usage de l’hybride rechargeable en soulignant les véhicules de société. En effet, le rapport dévoile qu’en moyenne, un PHEV de société n’effectue que 20 % de ses trajets en mode électrique contre 37 % pour un PHEV privé.
Rouler en hybride rechargeable coûte moins cher
Encore une fois, cela dépend de l’usage qu’on en fait. Le bonus écologique et la prime à la conversion en vigueur encouragent à mettre un pied dans la mobilité électrique avec l’hybride rechargeable. Mais ce type de véhicule reste un investissement certain. Comme énoncé dans le point précédent, il serait dommage de travestir son intérêt premier : pouvoir parcourir les trajets du quotidien sans brûler une seule goutte d’essence.
Sur le long-terme, le coût de possession ne sera pas aussi bas qu’espéré si le véhicule n’est pas fréquemment rechargé. Rouler en tout électrique le plus souvent permettra de réduire considérablement votre facture de carburant. Et on ne le répètera jamais assez mais lever le pied de l’accélérateur et pratiquer l’éco-conduite sera également bénéfique pour votre portefeuille (en plus de votre bien-être et de celui de la planète).
Quid de la recharge d’un hybride rechargeable ?
L’hybride rechargeable prévoit assez d’autonomie pour vous permettre de parcourir les petits trajets du quotidien sans avoir recours à la combustion thermique. Pour pouvoir rouler en électrique le plus souvent, quelques options de recharge s’offrent à vous.
Recharge à domicile et au travail
Si vous le pouvez, la solution la plus pratique et économique reste de brancher votre véhicule sur une prise domestique à domicile (garage, parking, copropriété etc.).
Dans le meilleur des cas, surtout si le trajet domicile-travail est important, votre entreprise peut être équipée d’une wallbox ou au moins vous donner accès à une prise domestique. De retour chez vous, vous pouvez brancher le véhicule (simple prise ou wallbox) pour la nuit et repartir sereinement le lendemain.
Bon à savoir : si vous ne disposez pas de point de recharge à domicile ou à proximité, le programme ADVENIR propose un système de bornes à la demande pour équiper les villes au plus près des besoins.
Recharge à l’extérieur
La grande majorité des recharges s’effectue à domicile. Mais tout le monde n’a pas la chance d’avoir un garage ou encore un parking de copropriété équipé de solutions de recharge. Dans ce cas, vous pouvez étudier le maillage des bornes de recharge publiques à proximité de votre domicile et le long de vos trajets.
L’application mobile Chargemap référence des centaines de milliers de points de charge à travers l’Europe et vous donne accès à de nombreux filtres de recherche. Vous pouvez ainsi n’afficher que les bornes gratuites, compatibles avec votre véhicule, masquer les bornes hors-service etc.
Si le concept de recharge publique est tout nouveau pour vous et que vous souhaitez aller plus loin, consultez nos articles pédagogiques à commencer par celui sur l’anatomie d’une station de recharge.
Paiement des recharges
Seulement quelques bornes de recharge sont équipées d’un lecteur de carte bancaire. Pour avoir accès aux infrastructures de recharge publiques, la solution actuellement la plus répandue est le badge de recharge. Chaque réseau de recharge possède sa propre carte. Pour éviter de jongler entre les cartes de plusieurs réseaux, des opérateurs de mobilité comme Chargemap proposent des badges multi-réseaux. Le Chargemap Pass est aujourd’hui compatible avec plus de 100 000 points de charge en Europe.
Vous l’aurez compris, la règle d’or pour un usage optimal de son PHEV est d’utiliser le mode électrique autant que faire se peut. Pour cela, il n’y a pas de miracle, le véhicule doit être rechargé fréquemment. Cela implique donc d’adopter de nouveaux réflexes et d’étudier le fonctionnement le plus économique et durable pour vous : à domicile, au travail, sur des infrastructures publiques ou un mélange de toutes ces solutions.
Le véhicule hybride rechargeable présente des défauts certains. Bien utilisé, il représente toutefois un pas vers la conduite zéro-émission au moment où il n’a jamais été aussi urgent de réduire son impact environnemental. Qui sait, après avoir maîtrisé la recharge publique de votre PHEV, vous serez prêt(e) pour un véhicule 100% électrique ?
Bienvenue dans le monde de la recharge ! Rejoignez Chargemap et échangez avec des centaines de milliers de conducteurs de véhicules électriques.
Malheureusement les tarifs de certaines bornes penalisent de plus en plus les PHEV, qui chargent tres lentement, meme ceux qui ont un connecteur pour charge rapide, en mettant des tarifs a temps
Concernant le PHEV il y a quelque chose d’aussi important que le fait de rouler en électrique le plus souvent possible, et tous les jours en rechargeant la nuit, c’est de rappeler que c’est le seul véhicule qui vous permet d’avoir le même confort qu’une VT sur les longs trajets en vous évitant de passer de longues heures devant des bornes en attendant qu’elles veuillent bien recharger votre batterie. Et allier ces deux maxi-avantages n’en fait pas une étape intermédiaire dans la route menant au VE, du moins tant que le réseau de recharge et la capacité des VE à se recharger rapidement seront dans l’état actuel et ne permettront pas de charger 40 Km d’autonomie par minute de charge, au moins.
Bonjour,
Je suis tout à fait d’accord avec vous et nous estimons à environ 75% le taux d’utilisation en pur électrique avec notre PHEV. Nous habitons dans la région de Lausanne en Suisse et les trajets quotidiens sont assez court.
Bonjour. Entièrement d’accord avec les avis favorables.
« Il faut de tout pour faire le monde »…
Quand on possede un Hybride rechargeable, il faut l’utiliser à bon escient. À savoir le recharger avant chaques utilisation et ce quelques soit le type de trajet. Moi personnellement, après mon achat ( Mitsubishi Outlander 2019) pendant plus de 2 mois, je n’ai pas mis une goute d’essence !! Il est vrais que j’ai la possibilité de le faire à la maison. Néanmoins quand on veut..on le peut.
D’où viennent ces « infos » qui circulent dans certains presse ou sur les réseaux sociaux, disant que la majorité des propriétaires des hybrides rechargeable ne rechargent pas leur véhicule !?!. Je m’inscis en faux de ces affirmations. J’ai du mal à le croire car cela n’a aucun sens d’en acheter pour ce type de véhicule, et ne pas recharger. Même avec les aides de l’État, cela devient cher. Pour un prix supérieur aux « autres » thermique, si on ne recharge pas, ce à quoi pour ce type de véhicule,nous le permet. À moins que, c’est tout bonnement de la jalousie. Sur les réseaux sociaux, je ne suis pas certain que ceux qui critiquent les hybrides rechargeable, ont déjà conduits ce type de véhicule. Quand je ne maitrise pas un sujet.. je me garde d’émettre de commantaire Pour finir, comme le titre de mon message tout au debut, il est navrant de dire que tous les propriétaires des hybrides rechargeable ne rechargent pas leur véhicule et je ne suis pas le seul à le faire. À mon travail, dans le parking.. j’en vois plein, ceux qui rechargent pour le retour le soir. C est trop facile de « tirer à bout de champ » les heureux propriétaires des rechargeables. « Il faut de tout pour… »
Bonjour,
Les statistiques, y compris ceux énoncés dans l’article, sont toujours à prendre avec des pincettes. Je vous invite donc à consulter l’étude citée pour voir l’échantillon analysé dans le cadre de ce rapport.
Aussi, cet article n’avance pas que tous les propriétaires de PHEV ne rechargent pas assez leur véhicule. Il a pour vocation d’être une ressource pédagogique quant aux bonnes pratiques à adopter pour bénéficier des avantages écologiques et économiques d’un PHEV. Aucun doute sur le fait que beaucoup de propriétaires d’hybrides rechargeables appliquent ces principes au quotidien 🙂
Chère « Melanie ». Merci pour votre réaction. Dans mon premier mail, je n’ai pas spécialement réagi à untel article ou untel autre article. C’est vraiment de manière GÉNÉRALE dans la presse écrite ou dans les blogs qu’on lise lire par-ci ou par là sur les propriétaires des hybrides rechargeable. Sans plus. Ce n’est, simplement, qu’une question de bon sens pour moi.
Comme vous dites, il ne faut pas généraliser.
Vous oubliez de préciser quelque chose de fondamental :
Le PHEV n’a de justification que dans un mode d’utilisation particulier :
(« et » et non « ou ».)
-si les trajets urbains sont la norme, alors il faut un tout électrique
-si les trajets longs sont fréquents, alors le PHEV consommera plus qu’un véhicule thermique normal du fait de son surpoids et le côté rechargeable relèguera du snobisme ou de l’effet de mode
Fosco
Oui, MAIS ce mode d’utilisation « particulier » que vous mentionnez est en fait un cas très fréquent. Il correspond à la voiture unique ou à la « première » voiture d’un foyer moyen ! Donc oui, compte tenu des maxi-avantages du PHEV, cette solution est appelée à se développer !
Reponse à « Fosco ». Cher monsieur, je ne comprends pas pourquoi qualifiez vous les propriétaires de Phev de « snobisme »… ? Je m’explique:
1) Avec une charge pleine au petit matin, quelques soit votre trajet, ville ou l’autoroute,
l’ avantage les » Phev » est qu’il passe d’un mode à l’autre. Personnellement j’utilise le mode électrique au démarrage, en ville jusqu’à presques l’épuisement les batteries (environs 40 ou 46 kms) puis le véhicule passe automatiquement en mode thermique TOUT roulant, je recharge les batteries. Sur l’autoroute,il me faut,à peu près aussi, 40 km
pour que les batteries soit à 80º\º de ses capacités,ainsi de suite… Alors calculez, pendant tout ce laps de temps de recharge, même si le véhicule est un peu plus lourd qu’un model équivalent, en essence ou en diesel, le rejet des polluants sont moindres. Bien entendue, le véhicule passe d’un mode à l’autre. Sur un long trajet,au volant, je repasse manuellement en mode électrique,même sur l’autoroute et ainsi de suite…
2) D’où la différence entre un hybride simple, avec entre 3 ou 5 kms d’autonomie en électrique (!!..) et d’un Phev,hybride rechargeable où la combinaison font de bonnes choses.
Certe faute de mieux ou par défaut, actuellement la technologie ne nous permet pas de faire mieux. Le jour où on pourra faire les 800 km en électrique… je changerais mon « polluant » Phev.
Pour finir, je mets le 95 ou le 98 sans plomb au pire 1 fois par..mois. Économie pour moi même et de rejet en moins pour les autres. Alors si ma façon de voir les choses (en plus je suis en plein dedans) et je le vis au quotidien, je sais de quoi je parle ( non pas « des on dit.. » ), est du « snobisme »… alors je le suis cher « Fosco »😊.
Pour ma part, je ne comprends pas pourquoi il ne serait pas possible de disposer un supplément de batterie dans le coffre. 60km d autonomie maxi trop petit pour la semaine….donc 30 de plus ce serait intéressant.
et pendant les grandes vacances, on débarquerait la batterie supplémentaire.
Bonjour,
C’est une solution séduisante, qui poserait néanmoins d’autres problèmes, notamment en termes de coût et de poids. Une batterie d’hybride rechargeable pèse déjà lourd (100-150 kg).
Bonjour, pouvez-vous indiquer l’origine de ce chiffre de 100-150 kg?
je vois un chiffre de 600 kg pour 500km sur une Tesla
source https://fr.quora.com/Quel-est-le-poids-dune-batterie-dautomobile-%C3%A9lectrique-dautonomie-500-km-en-zone-semi-urbaine
-> ce qui ferait 30 kg pour ajouter 25 km d’autonomie
À titre indicatif, je me suis basée sur le poids de la batterie de cette Mercedes classe A : https://www.automobile-propre.com/voitures/mercedes-classe-a-220e-hybride-rechargeable/
Outre les problèmes d’encombrement, de poids et de sécurité, une batterie supplémentaire ne peut pas être branchée sur le système de gestion de la batterie existante.
Cher « Ulysse 26 ». Pour participer à votre interrogation. Déjà les « techniciens » trouvent que les hybrides rechargeable sont déjà alourdis par les batteries existantes des modèles commercialisés et qu’ils (les techniciens) trouvent que le véhicule consomment « trop » par rapport à son équivalent en thermique..(!) à cause du poids des batteries, alors imaginez la « tôlé » générales des âmes sensibles va être pour rajouter encore d’autres batteries. Parcontre ce qui est vrais, c’est que les batteries occupent beaucoup de place déjà à l’arrière, en dessous le coffre en générale, ce qui a pour effet de diminuer la capacité et aux volumes de ce dernier. Sinon on n’espère que de l’augmentation d’autonomie en électrique dans un proche avenir.
Bonjour,
Je me permets de corriger une erreur sur les HEV. Dans l’article vous mentionnez que la batterie des HEV ne se recharge qu’en bénéficiant de l’énergie cinétique du véhicule. Ce mode de recharge est minoritaire, liée aux opportunités du relief… Dans la majorité des cas, la batterie se recharge grâce à l’énergie du moteur thermique. L’ECU de l’hybride demande au moteur thermique de se placer au régime et au couple de meilleur rendement juste au dessus de ce qu’il est nécessaire pour le besoin de traction. Ce surplus de couple permet de recharger la batterie. Le principe est exactement le même pour un PHEV qui a épuisé son autonomie tout électrique.
En dehors du relief, où l’énergie cinétique est générée (ou accentuée) par la descente, recharger sa batterie sur les décélérations n’est pas rentable, donc pas économique. En effet, si le véhicule dispose de trop d’énergie cinétique, c’est que l’accélération qui a précédé était trop prononcée… Ce qui sera régénéré dans la batterie sera toujours plus faible que ce qui a été dépensé en excès.
La règle de la conduite éco reste donc toujours la même : Anticiper !
Bonjour,
Merci beaucoup pour cette rectification. L’article a été modifié.