Recharge d'un véhicule électrique recouvert de neige en hiver
Pédagogie

5 conseils pour optimiser l’autonomie d’un véhicule électrique en hiver

Le froid est bien là et il est temps d’aborder le sujet de la conduite d’un véhicule électrique en hiver. Contrairement à un véhicule thermique, une voiture électrique démarre sans aucune difficulté, même à des températures négatives. Cependant, les choses se corsent dès que l’on regarde du côté de son autonomie et de ses capacités de recharge. Faisons le point sur les 5 choses à savoir sur l’utilisation d’un véhicule électrique en hiver et les réflexes à adopter pour rouler plus sereinement.

 

1. Préchauffez la batterie de votre véhicule électrique

Une batterie de véhicule électrique fonctionne de façon optimale entre 20 et 25°C. Plus on se rapproche des températures négatives, plus ses performances diminuent et son autonomie est réduite. C’est exactement pareil pour les batteries de smartphones. 

La raison première est simple : le froid entraîne une baisse de la conductivité et un ralentissement des réactions chimiques dans les cellules. Par conséquent, la batterie est moins efficiente et l’autonomie s’en trouve affaiblie. Des tests réalisés par l’association américaine de l’automobile (AAA) ont conclu qu’à -6 degrés par rapport à 23 degrés, un véhicule électrique perd en moyenne 12% d’autonomie (équipements non pris en compte).

Bien sûr, tous les véhicules ne sont pas logés à la même enseigne. Certains packs batteries, comme ceux des modèles Tesla, disposent d’un système de régulation de la température efficace, qui permet de minimiser les effets pervers de l’hiver sur les performances du véhicule.

À souligner également, la densité de l’air devient plus importante par temps froid. Un véhicule électrique en hiver utilise alors davantage d’énergie pour pénétrer dans l’air, notamment à des vitesses élevées.

Afin de préserver au mieux la batterie, veillez à stationner votre véhicule dans un lieu fermé dès que possible. Il est également recommandé de prendre le volant juste après avoir débranché le véhicule du réseau électrique. Vous pouvez recharger le véhicule toute la nuit ou programmer la recharge en fonction de votre heure de départ. L’intérêt est que l’activité électrique et chimique réchauffe la batterie qui sera donc moins sujette à la perte d’autonomie, surtout sur les premiers kilomètres.


2. Utilisez le chauffage intelligemment

On parlait de 12% d’autonomie perdue par temps froid, mais c’était sans compter l’impact des équipements CVC (chauffage, ventilation, climatisation). La perte moyenne d’autonomie calculée par l’étude américaine avoisinerait alors les 41%. 

Encore une fois, tous les modèles ne se valent pas. Selon si le véhicule dispose d’un système de chauffage équipé d’une pompe à chaleur ou d’une résistance électrique, la consommation constatée sera bien différente. Les pompes à chaleur se retrouvent de plus en plus systématiquement à bord de véhicules récents. Par exemple, la nouvelle Tesla Model 3, la Nissan Leaf Acenta ou encore le Hyundai Kona Creative embarquent cet équipement. Une pompe à chaleur consomme en moyenne entre 500 et 750 watts tandis qu’un système de chauffage classique consomme entre 2000 et 4000 watts. À noter cependant, la pompe à chaleur est moins efficace par très grand froid (< -5°C).

Pour partir dans les meilleures conditions, activez le chauffage 30 minutes avant votre départ pendant que le véhicule est branché. Le chauffage puise alors sur le réseau électrique et non pas sur la batterie du véhicule. Résultat, vous prenez la route sans claquer des dents et avec une batterie pré-conditionnée qui sera plus efficiente. 

Durant le trajet, privilégiez l’utilisation du volant et des sièges chauffants, si vous en disposez. Ces derniers sont peu gourmands en énergie.

Enfin, pas de restrictions sur les équipements de sécurité comme les phares et les essuie-glaces, qui affichent une consommation minime. Prendre des risques pour ne sauver que quelques kWh n’est pas souhaitable.


3. Prévoyez un temps de recharge plus long

Le temps de recharge d’un véhicule électrique en hiver est considérablement allongé. Selon les cas, il peut être doublé voire triplé. Qu’est-ce qui explique cela ? 

La température extérieure influe sur la puissance de recharge du véhicule. En effet, le système de contrôle des batteries d’accumulateurs (Battery Management System ou BMS) communique avec la borne et modifie les capacités de recharge du véhicule en fonction de plusieurs facteurs, dont la température des packs

Plus on s’éloigne de la température idéale de la batterie (20-25°C), plus la puissance de charge constatée s’éloignera de la puissance maximale du chargeur interne du véhicule. 

À noter : Indépendamment de la batterie et du BMS, les bornes de recharge sont elles aussi sensibles au froid et peuvent affecter la puissance de charge obtenue. 


4. Regardez du côté de vos pneus

L’utilisation de pneus hiver implique une surconsommation. En cause, des pneus qui accrochent mieux grâce à des gommes spéciales qui conservent leur élasticité et leur souplesse face aux conditions météorologiques plus extrêmes de l’hiver.

Concernant les pneus toutes saisons, ils disposent d’une gomme moins tendre que des pneus hiver, mais plus souple que des pneus été. Ils se présentent alors comme une alternative pratique et polyvalente, bien que limités dans certaines conditions extrêmes. 

Difficile de donner des chiffres précis quant à la consommation de chaque type de pneu. Cela dépendra du véhicule et du modèle de pneu choisi. Il faut simplement garder en tête que des pneus toutes saisons provoquent une légère surconsommation, qui sera encore un peu accentuée avec des pneus hiver. 

Si vous ne savez pas quels pneus choisir, consultez l’article Automobile Propre dédié et découvrez les modèles disponibles sur le marché.


5. Privilégiez une conduite souple

Pour finir, nous ne pouvions pas ne pas mentionner l’éco-conduite. Importante de tout temps, adopter une conduite souple à bord d’un véhicule électrique prend encore plus de sens durant les mois d’hiver.

Quelques bonnes pratiques :

  • Levez le pied de l’accélérateur.
    Pour des raisons de sécurité, il convient d’adopter une conduite plus souple et contrôlée lorsque les risques de verglas, de neige et de pluie se présentent.
  • Privilégiez les itinéraires les moins gourmands en énergie. 
    Quelques minutes de trajets supplémentaires ne sont rien face aux précieux kWh conservés. 
  • Utilisez le freinage récupératif dès que vous le pouvez. 
    Lorsque la batterie est trop froide, un message d’alerte peut indiquer l’impossibilité d’utiliser cette fonctionnalité. D’où l’importance de partir juste après avoir rechargé et donc avoir « préchauffé » la batterie. Si cela vous arrive, il faudra attendre que la batterie retrouve une température convenable. En fonction de la température initiale de la batterie, il faudra rouler plus ou moins de kilomètres (jusqu’à 30-40 km) pour récupérer les capacités de régénération.


Il n’y a encore que quelques années, faire un long trajet en véhicule électrique était difficilement accessible à tous, et encore moins en hiver. Grâce aux derniers progrès technologiques, les véhicules électriques affichent aujourd’hui de belles performances et tendent vers une gestion des ressources plus efficiente. Selon le modèle de voiture, il reste nécessaire d’adopter quelques réflexes pour se préparer au mieux à l’hiver et prévenir les mauvaises surprises liées au froid.

Nous espérons que ces quelques conseils ont pu vous être utiles. Avez-vous des astuces supplémentaires à partager ? N’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires.




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6 Commentaires
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Mischler Pierre
Mischler Pierre
19 décembre 2020 6 h 47 min

Pas de problèmes de conduite en hiver et avec pneus neige en Kona 64, avec peu de precautions. En longues distances une consommation modérée mais supérieure à celle de l’été.
Montelimar à Dijon hier a 15 kw/100 km avec 70% d’autoroute, avec 80 km réalisés 130 kmh, le reste en suivant le trafic relativement dense et 110 kmh quand c’était possible. 11.5 kw/100 km cet été dans des conditions de roulage similaires.

L’article correspond plus aux caractéristiques de ma leaf 1 30 kw de 2017 a l’autonomie plus faible et une technologie plus ancienne (état de batterie, 11 barres/12 a 110000km). Le truc de démarrer le matin juste apres une charge, c’est effectivement quelques km de gagnés : testé et vérifié !

Et sinon, conduite cool = sobriété énergétique toute l’année . 800 km par jour c’est possible en VE (pour peu d’avoir 50 a 60 kw utiles de batterie), manque les bornes rapides…et pas de recharge à des tarifs d’usurier…

Dernières modifications 4 années il y a par Mischler Pierre
Labrique Baudouin
Labrique Baudouin
25 décembre 2020 14 h 52 min

Avec une Leaf 2016 achetée en occasion, je descends couramment à 9,6 kWh/100 km
; en mauvaise saison (quand il a fait froid dernièrement et à cause du chauffage), j’arrive à moins de 10 kWh/100 km annuellement. Je n’ai jamais dépassé les 16 kWh de consommation moyenne (dans les pires conditions)
http://www.retrouversonnord.be/mobilite.htm
 
J’ai expérimenté de caler le pied (droit) contre le console centrale en roulant de sorte de ne pas effectuer suites aux irrégularités de la route etc. des variations de l’enfoncement de la pédale,ce qui permet aussi d’économiser près de 10% (voir après)
 
En fait, j’ai appris cela lors de l’épisode suivant :
 
L’année passée j’ai battu mon record de consommation, grâce à un petit truc trouvé incidemment parce que je transportait une dizaines de plaques isolantes en fibre de bois (récupération) destinées entre autres à mieux isoler encore mon frigo et mon congélateur
 
Cela m’’a permis d’épargner environ 1 kWh / jour !
De plus, cela prolonge d’autant la durée de vie des ces appareils car ils doivent moins souvent se mettre en route (environ 30%)
 
Je devais rouler sans à-coup car les plaques étaient susceptibles de bouger (l’avant se trouvait dans l’espace passager…)
 
UN kWh /100 km de gagné ! :
 
J’ai eu l’idée de caler mon pied droit (sur la pédale d’accélération) sur la droite, de sorte de ne faire aucun mouvement rapide : j’ai pu observer alors qu’en fait plus le pied est fixe et/ou bouge très lentement, moins on consomme !
 
Ayant parcouru une distance de 120 km (en deux étapes),
je n’ai consommé que 8,6 kWh/100 km !
Avant ma moyenne dans le même type de parcours était de 9,6 kWh

J’ai transporté alors 9 plaques de fibre de bois (condensée) de > 15 kg chacune et donc l’équivalent de deux personnes en plus ET avec le hayon arrière ouvert (ce qui freine encore) : à charge égale, le gain de 1 kWh est donc sous-estimé
Tout cela pour un même temps de parcours !Autre record ensuite : à 8,5 kWh/100 km comme prouvé via la photo suivante :

http://www.retrouversonnord.be/VE_Leaf_conso_8_et_demi._Webjp.jpg

DANIERE
DANIERE
27 décembre 2020 12 h 25 min

Concerne les bornes rapides :c’est bien connu les bornes rapides sont rares et ne fonctionnent pas toujours.pour des longs parcours 400 ,500 kms jour Où trouver la borne qui recharge en peu de temps ? Au bout de 18 mois j’ai décidé de re vendre mon e Niro 64kw Les constructeurs ne disent pas la vérité sur les temps de recharge et l’état annonce l’installation de 100 000bornes en 2021 Le Pari ne sera pas tenu

Emery
Emery
19 novembre 2021 19 h 03 min

Vous oubliez la I-pace qui utilise aussi la chaleur des moteurs

Olivier L
Olivier L
20 novembre 2021 13 h 58 min

Un autre conseil, même s’il est contre-intuitif…
Sur un voyage longue distance par temps froid, il est plus avantageux de commencer à chauffer la batterie en faisant de fortes accelerations suivies de fortes régénérations.
Les kWh perdus sont largement gagnés par la vitesse de charge augmentée par la réchauffe… (hors Tesla, qui préchauffe ses batteries avant l’arrêt plannifié au SUC).

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